samedi 24 juillet 2010

Sabaï, sabaï!

Le troisième jour ressemble au deux autres: aucune opportunité de vente à un étranger.
On espère toujours que le demain sera porteur d'un nouvel acheteur et la tentation d'attendre le jour suivant est grande mais je me décide finalement à céder la moto à un vietnamien qui fait également son petit commerce avec les Minsk. Il me la rachète 170$ sans même l'essayer. J'aurais presque pu me passer des réparations.
Libéré de ce fardeau, je prends un billet de bus pour Phnom Penh, au Cambodge.

La capitale cambodgienne est moins dense que je l'imaginais et par la même occasion sympathique.


Je trouve un lit dans un bungalow dans le quartier bon marché de la ville, au bord du lac.
Je reste à Phnom Penh pendant trois jours et visite, comme tout bon touriste, le palais royal, la pagoda d'argent, les rues, les marchés ainsi que l'ancienne prison des Khmers rouges aujourd'hui transformée en musée.


Je m'essaye même, le soir de la finale de la coupe du monde de football, à la discothèque cambodgienne avec un groupe d'anglais et d'irlandais...


Mon plan est ensuite d'explorer le nord-ouest du pays, plus montagneux.
Dans le bus entre Phnom Penh et Kratie je sympathise avec Romain, un français.
On a approximativement les même projets de destination pour les jours qui viennent et on décide implicitement de bouger ensemble.
On commence par louer pour le journée un scooter pour deux et on longe le bord du Mekong à partir de Kratie.


On s'incrustera sur la route du retour à une partie de football avec les jeunes d'un village.

Ensuite on atteint Sen Monorom, dans la province de Mondulkiri non loin de la frontière vietnamienne.



L'altitude, bien que raisonnable (800m), rend l'air considérablement plus frais.
Nous avons en tête de faire de la randonnée mais rien ne semble vraiment attractif, surtout aux prix proposés, et il est toujours difficile de se procurer une bonne carte ou des informations suffisamment détaillées pour l'entreprendre par nous même.
Donc, à ce qui devient notre habitude, on découvre l'arrière pays à deux sur un scooter...
Collines, forêt, chutes d'eau; difficile de sortir des sentiers battus - littéralement.


Le retour fut d'ailleurs très difficile lorsque l'on décide, après une bonne averse, de reprendre la route pour Sen Monorom à 40Km de là.
Le terrain devient extrêmement boueux et glissant. Il nous faudra peut être 2h30 sur une route sans fin pour rejoindre sous la pluie et le stress de ne pas tomber notre chambre d'hôte. Mais on arrive sans aucune casse et sans même avoir chuté une seule fois, bien qu'à plusieurs reprises on en était pas très loin.

On programme ensuite de rejoindre Ban Lung tout au nord du pays, dans la province de Ratanakiri. Mais avant cela, nous devons faire une halte pour la nuit à Stung Treng car il n'y a pas de bus direct.
Au moment de sortir du bus, un des passagers, un moine bouddhiste, m'invite à dormir au monastère. Romain est également partant et on accepte volontiers l'invitation.
C'est un petit monastère occupé par dix-sept moines seulement, étonnamment tous très jeunes. Le plus ancien, le chef, a mon âge.


On échange sommairement nos histoires...
Je suis notamment frappé par celle de Yan, orphelin de la campagne qui après persévérance et conviction est devenu, à vingt ans, enseignant d'anglais tout en continuant aujourd'hui d'étudier.
On partage avec lui une paillasse pour dormir dans un petit bâtiment en bois du monastère.

On arrive à Ban Lung où l'on fait encore, dès notre arrivée, une chouette rencontre: Chico.
Je finis par l'appeler "Chico, les bons tuyaux". En plus de son accueil chaleureux et son humour, notre amis nous donne sans aucun intérêt de sa part tous les bons plans du coin. Il est en train de monter son petit bureau touristique, le "Chico Bistro", afin de proposer des tours, trek, etc...
On passe nos soirées avec lui et sa "famille" (sa femme et trois jeunes des minorités environnantes pris sous son aile) en mangeant et buvant du thé cambodgien (vin de riz).
Pour changer, Romain et moi louons un scooter pour faire une rando près du parc de Virachay.
L'objectif est d'aller en deux roues jusqu'au dernier village à partir duquel on pourrait peut être s'aventurer dans la forêt pour passer une nuit en bordure du parc.
On a également loué des hamacs de compétition.
Nous voici donc encore une fois engagé dans ces routes poussiéreuses du Cambodge. On atteint après une heure Voen Sai où l'on attendra qu'une averse passe avant de charger la moto (et nous même) sur une petite barge pour traverser la rivière.


De l'autre coté les chemins deviennent glissants et de plus en plus confus au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans les terres jusqu'à que l'on se retrouve quasiment perdu au milieu des rizières défraîchies et boueuses. Alors que la nuit arrive à grand pas, on se demande si l'on doit persister dans nos recherches ou rebrousser chemin. On coupe le moteur le temps de la réflexion et on entend alors des aboiements.
On continue à pied à travers champ et en direction du bruit. Puis on entend des cris d'enfant... "on doit être tout près!"
Et au sortir d'un bosquet, des habitations. "Le village, hourra!"
On se fait accueillir par des villageois qui nous invitent à manger puis à dormir dans leur village, Itou.
La communication est difficile mais amusante.
L'un des amphitryons est un garde forestier, ce qui tombe bien car on tente de leur expliquer que l'on souhaite faire une randonnée en direction du parc et passer une nuit dans la forêt...
Le lendemain matin, il charge deux petit guides en herbe de douze et treize ans pour nous accompagner.


Il est clair que sans guide, trouver sont chemin est presque impossible. Le trek n'a finalement rien d'exceptionnel et après environ cinq heures de marche, Dong et Da, très débrouillards et plein de savoir pour leur âges, établissent notre bivouac pour la nuit.


On dort chacun dans nos hamacs respectifs et dès le lendemain matin , un peu déçu par la qualité de la ballade, nous retournons en direction du village. Mais sur le chemin du retour on se trouve chanceux d'apercevoir furtivement à deux reprises quelques gibbons (singes) se déplaçant d'arbre en arbre.
On arrive à Ban Lung en début d'après midi.

Le lendemain, Romain reprend la route de son coté pour le Vietnam.
Quant à moi je retourne sur mes pas le surlendemain pour me diriger vers Siem Reap et voir le très célèbre Angkor-Wat.

jeudi 8 juillet 2010

Le 1000 bornes.

Encore environ mille kilomètres avant Ho Chi Minh City.


Détour par les terres en passant par Kon Tum avant de rejoindre quelques villes côtières telles que Quy Nhon ou Nha Trang.


Je séjourne ensuite à Dalat un peu plus haut perchée dans la montagne. Mais le temps n'est pas au beau fixe ce qui me décide à regagner assez vite la côte.
Je passe évidemment sur tous les petits épisodes qui font la joie de rouler en Minsk: Fils déconnectés, câble cassé, crevaisons au milieu de nulle part...



Mui Né, longue plage d'une dizaine de kilomètres au sud du Vietnam borde un petit village de pécheur du même nom.
Hormis les locaux, l'endroit devait être très peu fréquenté il y a dix ans, mais aujourd'hui toute la longueur de la plage est inondée d'hôtel.
Mais heureusement, nous sommes en basse saison et le faible afflux touristique garde le lieu agréable.
Mui Né est un spot très réputé pour le Kite Surf.
Je rencontre quelque gens du milieu qui sont pour certains installés ici et flâne avec plaisir pendant une semaine sur la plage...


Voila! Je suis à Saigon - Ho Chi Minh City.
Je veux profiter de posséder encore la moto pour aller explorer le Delta du Mekong, à la sortie de la ville au sud-est du pays.
Je fait une boucle sur trois jours.


Les pluies surviennent quotidiennement en milieux d'après midi ce qui limite ma visite.

Je retourne à Saigon et commence sérieusement à devenir pressé de vendre cette satanée moto.
Mais avant cela, un dernier petit passage chez le mécanicien s'impose afin que je puisse réparer tout ce qui ne pourrait pas aller et la rendre "presque" irréprochable pour la vente et en tirer le meilleur prix.


Grand lavage du véhicule, deux-trois petites affiches, et je la positionne dans un coin stratégique de la ville (Pham Ngu Lao Street).


J'attends...
Un jours...
Deux jours...
Aucune véritable bonne opportunité se présente à moi.
Seul des vietnamiens me propose de la racheter pour la moitié de son prix; du moins celui que je souhaite: 300$.
Je m'aperçois également que j'ai de la concurrence et que ça n'a par l'air non plus de bouger pour eux.
Je commence à me faire la réflexion que je ne trouverais pas meilleur acheteur et que se serait économiquement idiot d'attendre de nombreux jours qui me feront finalement dépenser autant voir plus que ce que je gagnerais en la vendant au prix escompté.
Je me donne encore un jour avant de partir et me dis qu'au pire 150$ ce n'est pas si mal.

L'essentiel, c'est d'etre d'être arrivé sain et sauf après plus de 3500Km dans tout le Vietnam.
J'ai vu des paysages et rencontré des gens que je n'aurais certainement pas découverts en prenant le bus ou le train. Et puis, il y a ce sentiment de liberté...

En tous cas, ça me donne l'envie de refaire de la moto parce que le seul problème finalement, c'était la "Minsk".
La prochaine fois c'est sûr, j'achète japonnais...