mercredi 16 juin 2010

On the road again...

Je quitte Ninh Binh pour Vinh où je passe la nuit et reprends la route le lendemain matin dans le but d'atteindre Hoan Lao, un petit village côtier.
Mais 50 Km plus loin, lorsque je m'apprête à m'arrêter à une station service pour faire le plein d'essence, le moteur s'éteint soudainement.
Forcé donc de m'arrêter, je me demande ce qui se passe. Mais lorsque j'entreprends de redémarrer en donnant un coup de "kick", je m'aperçois que ce dernier m'a fait faux-bond et manque à l'appel.
"RRRrrrr, la poisse!"
Je tente ma chance en la poussant mais après trois-quatre tours de station en courant, je finis par me dire qu'il n'y a rien à faire.
Probablement un problème électrique mais je ne vois rien.
"Bon! Y'a plus qu'à trouver un mécanicien."

- "Où puis je trouver un garagiste?", demandais je au pompiste.
- "3Km droit devant.", me répondit il.

"RRRrrrr!!!"
Bien sur, 3Km de haine contre la Minsk...


3Km plus tard, je trouve un mécanicien qui me soude un semblant de "kick" et à ma grande surprise, cette foutue mob démarre au quart de tour.
Je refixe mon barda à l'arrière, redémarre l'engin et ne fait que 5m avant que le moteur ne se coupe à nouveau.
Demi-tour: 5m, facile!
Contrôle du meccano qui finit par trouver un faux contact sur l'un des fils.
"Ça vas ce n'était pas grand chose."
Un coup de ruban adhésif et ça repart et pour de bon cette fois ci.

Le reste de la route ne fut pas déplaisante, d'autant que certaines portions ont vue sur la mer.

Arrivé à Hoan Lao.
Je prend une chambre dans le seul hôtel que je trouve et pour changer m'en vais faire un tour chez le garagiste du coin qui m'inspire confiance:
Ma fourche avant commence sérieusement à avoir du jeux (je n'ai pas la clef adéquat) et j'ai une fuite à mon réservoir ce qui nécessite une petite soudure...

Je quitte ce petit village avec une moto à peu près réparée et me détourne de la voie rapide en empruntant un bout de la célèbre piste d'Ho Chi Minh ville.
La route est belle, droite et il y a peu de trafic.
La session reste agréable jusqu'à ce que je me fasse arrêter par un policier posté au bord de la route.

"Ah m....!"
Malgré que tout mes papiers soient en bonne et due forme, je n'ai toujours pas de plaque d'immatriculation.
La seule façon d'en obtenir une nouvelle est, à priori, d'aller à la police, seul délivreur de l'objet.

Donc je me fais arrêter par la police, coupe le moteur et descends de mon deux roues.
Je donne mes papiers au policier et faisant le tour de la moto constate évidemment tout de suite qu'il n'y a pas de plaque d'immatriculation à l'arrière.
Je tente de lui expliquer que je l'ai perdue sur la route et que je pense bien en faire une nouvelle.
Je crois qu'il comprend mais cela lui pose toujours problème. Il finit par me demander 200.000 Dongs (environ 10$). Évidemment c'est excessivement chère. J'ai cru lire que l'amende pour ce genre de délit est comprise entre 20.000 et 50.000 Dongs.
Je lui dit donc que c'est vraiment très chère et rechigne à payer en lui disant que se n'est pas de ma faute...
Il insiste.
Je retourne à mon sac qui est resté posé sur la moto, prends mon porte monnaie et regarde quel type de billet j'ai en ma possession dans l'idée de négocier le prix.
Je reviens vers lui, des billets à la main, et là, sans savoir pourquoi, il me dit que c'est bon, je peux partir.
Je ne cherche pas à comprendre et leur tourne le dos en continuant ma route.
Son collègue venait d'arrêter un camion. Peut être un plus gros poisson!

J'arrive à Hué et prends un lit dans un dortoir au Backpacker's Hostel.

On est dimanche et demain je compte m'attaquer à deux choses administratives:
La première est d'étendre la durée de mon visa afin d'avoir le temps de descendre tranquillement dans le sud et de ne pas à avoir à vendre la moto dans l'urgence.
La seconde est aller à la station de police pour faire faire mes plaques d'immatriculations.

Alors pour l'extension, on me dit qu'ils peuvent le faire uniquement trois-quatre jours avant l'expiration du visa, et pas avant.
Hors nous sommes le 7 juin et mon visa expire le 20, dans environ deux semaines.
Ce qui me pose problème car les seuls lieux où il est possible d'effectuer cette démarche sont Hanoi dans le nord, Hué, Danang-Hoi An et Ho Chi Minh ville à plus de 1000km toujours plus au sud.
Je suis donc coincé à errer au alentour de Hué/Hoi An car Saigon est encore beaucoup trop loin et est surtout mon étape finale au Vietnam.
Je crains de trouver le temps long.
Et qui dit temps dit aussi argent.

Concernant ma plaque d'immatriculation, les policiers m'expliquent que je suis immatriculé sur Lai Chau et je ne peux la refaire que là-bas.
Pour rappel, je suis déjà passé dans cette ville , juste après Sapa et elle se situe tout au nord du pays, quasiment à la frontière avec la Chine, soit à plus de 1000km d'ici.
RRRrrrr!
Une bonne journée totalement infructueuse.

Mais le lendemain fut porteur de bonne nouvelle.
L'assurance de ma carte bancaire vient de me rembourser la totalité de l'argent frauduleusement dépensé à Bangkok. "Et ça fait vraiment du bien!"

Je prend donc mon temps pour visiter la ville, sa citadelle, sa plage voisine, ses tombes royales, etc...


Hué organise un festival en ce moment et j'en profite pour aller voir un des concerts; ça faisait longtemps. Histoire de pas être trop dépaysé je vais voir Zenzilé, un groupe français puis Los Tradicianoles, un groupe cubain.



Un jour, je réussi à trouver un gars capable de me faire une plaque d'immatriculation pour pas trop chère.
Rien de très officiel car il manque l'étoile tamponnée mais mis à part ce détail elle a tout d'une vrai plaque avec son fond blanc et ses numéros noir en relief.
En tout cas c'est toujours mieux que de rouler sans; enfin j'espère...

Je quitte Hué et fait un détour pendant deux jours par la montagne,


avant de regagner la côte au niveau d'Hoi An.
Pour la première fois depuis mon départ je suis dans un hôtel avec piscine. Le tout pour un petit 6$.
J'ai en fait pris un lit dans un dortoir qui se trouve plutôt être une chambre avec trois lits.
Hoi An est une petite ville charmante placée dans l'embouchure à 3km de la plage et est également une des destinations phares du Vietnam; donc très touristiques.
Ici, je réussi enfin à étendre mon visa pour un mois supplémentaire.

Je me ballade donc pendant quatre jours dans Hoi An,


et fait une petite excursion jusqu'à Hai Van Pass à mi chemin avec Hué plus au nord.


Ce qui me coûtera une crevaison et le changement des roulements de ma roue arrière...

lundi 7 juin 2010

Good morning Vietnam

Nous passons la frontière vietnamienne en milieu de matinée et tout se passe pour le mieux.
Un bus pour Hanoi nous attend.
Le trajet fut juste un peu chère, long et peu confortable mais on a déjà fait pire. Le seul véritable désagrément fut peut être généré par un ou deux des "americano-anglais" qui, se plaignant de l'inconfort et du prix, ont eu un petit conflit avec le chauffeur. Mais on arrive finalement à bon port dans la soirée.
Je trouve un lit dans un dortoir au backpacker's hôtel.
J'aime bien cette ville. Hanoi est à l'image de l'Asie avec son trafic de deux roues, ces restaurations de rue, et ses magasins en tout genre où chaque spécialité est concentrée dans une rue ou un quartier.

Je pense désormais assez sérieusement acheter une moto pour mieux explorer le Vietnam et essayer de sortir un peu des sentiers battus.
Un des véhicules mythiques au Vietnam est la "Minsk"; moto de confection russe.
L'idée m'enchante vraiment et je me vois déjà au guidon de mon engin avalant les kilomètres sur les routes vietnamiennes.
Je prospecte donc pendant deux jours avant de tomber sur un canadien qui fait sont petit business en restaurant puis revendant des motos.
Il m'inspire confiance et lui achète une Minsk pour 300$.


Me voilà engagé dans la circulation et je me dirige vers Halong bay à 170Km à l'est d'Hanoi.
Comme les routes du pays, je m'aperçois rapidement que la Minsk n'est pas beaucoup plus sécurisante. Mais je le savais et reste prudent...
Je charge ma moto sur un ferry et atteins l'île de Cat Ba au coeur de la baie.
Je trouve une chambre avec vue sur le port et y reste trois-quatre jours.


Petit tour en bateau au milieu des karsts calcaires,


puis ballade dans le parc national de l'île.


Je refixe mon sac à l'arrière de la moto et compte maintenant m'attaquer à la région montagneuse du nord ouest.
Après une journée de conduite je fait une halte à Yen Bai, ville étape avant Sapa.
Cette journée sans encombre mérite bien une bonne bière.
Je m'installe dans l'un des bars populaires de la ville et commande un verre de bière et quelques cacahuètes.
Seul étranger attablé, je me fais remarquer et on m'invite très vite à l'une des tables voisines.
Un des gars m'annonce toute de suite la couleur : "Pour toi c'est gratuit".
Plus je refuse et plus j'ai l'impression de me faire engueuler. Les Viets semblent souvent assez agressifs dans leur façon de communiquer mais je m'aperçois que c'est juste leur manière d'être et qu'ils sont, en fait, très généreux, même si par endroit, parce que tu es un étranger, ils t'arnaquent volontiers en te faisant un tarif spécial touriste (x2, x3).
Toujours est-il, que ce soir là, je me fis payer bière sur bière que je devais en plus boire cul-sec, contribuant en parti à l'élévation de la pile de verres qui trônaient à l'autre bout de la table.

Malgré la bonne (ou pas) expérience de hier soir, je ne m'attarde pas et reprends la route pour Sapa.
Je finis mon trajet dans les virages serrés de montagne, le froid et le brouillard mais arrive à destination.
Sapa est une petite ville perchée à 1500m d'altitude mais le vue me reste limitée par le mauvais temps.


Je reste quelques jours parmi les touristes, les H'mong (une des nombreuses minorités ethniques du Vietnam) et profite des éclaircies pour me balader dans les environs.


Je continue ma boucle du nord-ouest et m'arrête à Lai Chau pour ensuite rejoindre Dien Bien Phu.
J'ai eu quelques pertes de puissance sur le chemin et passe chez le mécanicien pour un petit nettoyage de carburateur et quelques réglages. "ça commence!"

Je reprend la route en tout début de matinée et doit subir l'une de portion les plus horrible que j'ai eu a traverser jusqu'à présent:
Plus de 60km dans des chemins de boues causées principalement par la construction d'une route parallèle et de barrages.
Mais la galère s'arrête là, la moto tient bien le coup et tout cela se fait sous en relatif beau temps.
La seconde partie est nettement plus agréable et me donne beaucoup de plaisir, me réconciliant avec moi même et l'idée d'avoir acheté ce véhicule.

Je passe ainsi de verte vallée en verte vallée jusqu'à Dien Bien Phu.


Je visite les quelques sites touristiques liés à la défaite française lors de la guerre d'indochine (peu intéressant au passage) et pour seconde preuve de la générosité vietnamienne, je me fais inviter à dîner par Tai, un résidant de la ville.
Ah!, et on me fait remarquer que je n'ai plus de plaque d'immatriculation à l'arrière de la moto...
-"Perdue?; certainement volée!"

Ma prochaine étape est Mai Chau, à 200Km. Je n'aime pas faire beaucoup plus. C'est quand même en moyenne 5h de route si tout vas bien et mes fesses sont après ça contentes de se pauser.
Nous sommes en ce moment en pleine période de récolte du riz et tout le monde s'active dans les champs.
A coté de ça, Mai Chau fait sont petit commerce dans le tourisme et le "homestay".
Je loge donc chez l'habitant. Famille sympathique au demeurant.

Je finis ma boucle du nord à Ninh Binh au sud de Hanoi à partir de laquelle je vais commencer à aborder la grande route pour le sud: "L'autoroute #1".
Avant çà, j'entreprends de faire quelques petits réglages sur ma bécane mais je m'aperçois que le vis de maintient de l'embrayage est faussé ce qui me vaut un petit tour chez le mécano.
"Sacrée Minsk. Pourquoi je n'ai pas acheté japonnais?"
"Ah oui!, c'est pas chère!"