mardi 5 octobre 2010

Sumatra.

Une petite heure de vol pour traverser le détroit de Melaka et me voilà à Medan sur l'île de Sumatra en Indonésie.
Medan n'a rien de très enchantant, d'autant que suite au Ramadan c'est jours fériés et tout est fermé.


Je ne passe donc qu'une nuit dans cette ville malgré tout bruyante et prends le bus de nuit pour Banda-Aceh, tout au nord, pour atteindre Pulau Weh à deux heures de ferry.
Je trouve un lit dans un bungalow sur Iboh Bay avec une belle vue sur la mer et tenu par Norma qui chaque soir prépare un excellent dîner conviviale pour tous l'ensemble des hôtes.

Je me laisse tenter par une plongée sur l'un des sites au nord de l'île.
Il y a un peu de courant mais la visibilité est nettement plus accrue que lors de mes deux dernières plongées à Pulau Perhentian en Malaisie il y a un mois.
Sinon, je reste en "mode relax" et traîne sur la petite plage, traverse à la nage le petit bras de mer qui me sépare de l'île voisine (Pulau Rubiah) pour faire du "snorkleling", ou je loue un scooter pour explorer l'île en commençant par le kilomètre zéro de l'Indonésie.


Après une petite semaine de tranquillité, je décide de quitter l'île pour empreinter la route longeant la cote ouest.
Le trajet pour Meulaboh, ma première ville étape, n'est pas des plus rapides. Seul les mini-vans font la liaison et je comprends vite pourquoi lorsque après une demi-heure de conduite, la belle voie asphaltée devient progressivement une route en construction puis, après déviation un chemin terreux et caillouteux se transformant en piste sableuse.


...Le tsunami de 2004 est passé par là et la reconstruction est lente.

J'arrive en début de soirée sur Meulaboh.
Je pense être le seul touriste ici, du moins je ne croise personne d'autre.
Et de "Kopi-Aceh" (café local) en cigarette au clou de girofle, je sympathise avec les habitants et me fait rapidement mon petit cercle de connaissance.
Enfin, facon de parler!


Je me suis acheté un dictionnaire pour faciliter la communication et tenter d'apprendre l'indonésien qui semble assez abordable.

A part pour les rencontres locales, la petite ville n'a rien de particulier et après deux nuits je reprends un mini-van pour Tapaktuan à 4-5 heures plus au sud.

A l'instar de Meulaboh, il n'y a également aucun autre étranger en vue à Tapaktuan mais le lieu est beaucoup plus joli avec ses petites plages et les collines du "Leuser National Park" en arrière plan.
Je rencontre Surah et Eddy, deux jeunes locaux avec qui je traîne un peu le jour de mon arrivée.
Le lendemain, je loue un deux-roues et roule du sud au nord sur un rayon de 30km...


Des petits coins sympathiques mais rien qui m'incite à vouloir rester plus...

Je reprends donc la route le troisième jour et m'enfonce plus dans les terres jusqu'à Berastaggi où j'aimerais voir le volcan Sinabung qui est entré en activité il y a deux semaines après 400 ans de sommeil.
Mais malheureusement le temps est médiocre et la visibilité ne me permet pas de le l'observer.
Je me console en grimpant sur son voisin le Sepayak...


C'est quand je me décide à partir que les nuages se dégagent et offrent une belle vue. J'ai déjà réservé mon bus pour Ketambe au coeur du "Leuser Park" mais par chance, la route passe non loin du volcan et me donne un bon point de vue entre deux virages ou brusques freinages.


J'arrive à Kotacane où je dois faire un dernier changement pour rejoindre Ketambe à encore une petit heure de là.
Je prends un taxi pick-up et dois monter sur le toi...


La principale raison de ma venue ici, à Ketambe, est d'observer de véritables orangs outang sauvages n'occupant désormais que l'île de Sumatra et de Bornéo.

Je loge au Rainforest Lodge chez Johan avec sa femme et ses enfants.
Johan est un guide qui semble expérimenté et qui a beaucoup travaillé pour des ONG et organisations de protection environnementale, ayant ainsi participé à des projets concernant le tigre, l'orang outang, le rhinocéros, etc...
Malgré le prix, je décide de partir pour deux jours et une nuit de trek dans la jungle avec lui, à la recherche des hommes de la forêt.
On s'engage donc le lendemain matin après le petit déjeuner dans la forêt voisine.
On empreinte de tous petits passages et marchons à travers la dense végétation à l'affût du moindre signe de vie sauvage.
Il ne faudra pas très longtemps avant d'apercevoir quelques langurs (Thomas Leaf, singes endémiques de Sumatra). On entend des Gibbons - blancs selon Johan - mais ne les voyons guère.
On fait de nombreuses pauses restant à l'écoute et attentif au moindre mouvement suspect de branche.


Et après trois heures de marche plus ou moins hasardeuse on entend probablement à une centaine de mètre de nous une certaine activité dans les arbres: Bruits de branches cassées ou tombant au sol.
On se dirige donc immédiatement en direction du bruit faisant au plus court en grimpant une petite colline et se dégageant un passage à travers les branchages.
A l'approche du site, on commence à se figurer la provenance du son.
Il s'agit d'écorces de fruits tombant des hauteurs de l'arbre.
Maintenant c'est sûr, se sont des orangs outang en train de se nourrir au sommet des arbres en cueillant des fruits.
Reste à savoir leur nombre et surtout les voir distinctement.
On se pose et attendons sagement aux pieds des arbres jusqu'à apercevoir progressivement à travers le feuillage, un, puis deux et enfin trois individus.


Il s'agit de deux mâles et une femelle.
Les primates constatent notre présence mais ne semble pas effrayés. Un des grand mâle essaye même de nous impressionner en arrachant puis nous jetant des branches mais finit par se calmer très vite.
Ils s'approchent petit à petit et maintenant seulement une dizaine de mètres de hauteur nous séparent.


On passe presque deux heures à s'observer mutuellement avant de décider de continuer notre chemin vers le camp pour la nuit.
Je verrai finalement jusqu'à la fin du trek, sept orangs outang dont une mère et sont petit, des dizaines de Thomas Leaf, des toucans et nombreuses espèces d'oiseaux.
Mon budget ne me permettant pas de faire d'autre activités dans le coins et ayant vu ce que je voulais, je pars le lendemain matin pour le lac Toba, le plus grand lac d'Asie du sud-est.

Le trajet se révèle plus long que prévu entre autre due à une crevaison - presque devenue habituelle - et l'impossibilité de prendre la connection souhaitée.


Bref, j'arrive bien trop tard après 14h de route (planifié 7h) pour prendre le bateau de Parapat et traverser le lac pour aller à Tuk-Tuk, une péninsule sur l'île de Toba au milieu du lac.

Je trouve un lit dans une chambre d'hôte tout près de la jetée en attendant le lendemain matin.
Je prend le ferry et arrive à Tuk-Tuk...C'est vraiment un village pour touriste!
Il y a des dizaines de resorts, guest-houses et restaurants mais on est hors saison et le nombre d'accommodation est infiniment plus élevé que le nombre d'étrangers.
A défaut de rencontrer du monde, j'ai l'avantage d'acquérir une bonne chambre à très bon marche.
L'atmosphère du lac est vraiment agréable à vivre mais parfois l'ennui s'installe surtout lorsque vient la pluie presque quotidienne limitant toute activité.
Mais je m'occupe néanmoins pendant cinq jours avec des ballades, des discussions avec les gens que je croise et une exploration de l'île en scooter.


Je reprends le bateau pour repasser sur l'autre rive et prendre en milieu d'après-midi le bus de nuit pour Butikinggi annoncé à environ 17h de route.


Une fois n'est pas coutume, seulement 14h de transport suffisent pour passer de l'autre côté de l'équateur et me faire arriver dans l'hémisphère sud. Ce qui me fait débarquer vers 4h30 du matin: Pas très pratique pour trouver de quoi se loger.
J'attends un peu à la gare routière et au soleil levant je parts dans le centre-ville pour trouver un lit.

Bukittingi est différent de ce que je pensais. Je m'attendais à une plus petite ville.
Mais je ne suis pas déçu pour autant.
Je vadrouille alors pendant trois jours dans les alentours louant une 125cc pour visiter ses lieux d'intérêt tel que ses lacs, vallées et surtout la fameuse fleur de Rafflesia que j'aurais pu également voir en Malaisie à Cammeron Highland.



Je dois maintenant partir pour Padang où je prendrais demain matin l'avion pour Surabaya à l'est de l'île de Java...